Referendum

 

  • LE PSC APPELLE LE PEUPLE CONGOLAIS A VOTE OUI

Depuis plus des quatre décennies que notre peuple n’a pas vu le soleil démocratique et le dimanche 18 décembre 2005, il sera placé devant un choix cornélien. Ce faisant, il devra impérativement se prononcer au travers un vote par un oui ou un non au referendum constitutionnel et ce, en fonction de l’enjeu politique de l’heure et de l’avenir.

 En effet, il s’agit d’un moment véritablement historique et d’une question posée aux survivants du mobutisme pour qu’ils se prononcent s’il faille rester dans la transition et des logiques politiques du passé ou faire un pas en avant et éviter la tragédie nationale, causée par cette parenthèse historique, de la période de la transition.  

Pour le PSC, eu égard à la situation politique, socio-économique de notre pays depuis quarante cinq ans et particulièrement depuis quinze ans que notre pays patauge dans la transition, c’est-à-dire dans l’attentisme où, toutes choses restant égales par ailleurs, la politique menée depuis a consisté à attendre que les institutions politiques ayant la légitimité populaire issue des urnes soient installées pour qu’enfin, elles prennent des décisions responsables engageant le moyen et long terme, car tout au long de cette triste longue période, tout a été dans l’expectative.

 Voilà que quinze ans durant depuis que notre peuple s’est prononcé, de manière déterminante, pour la rupture radicale avec le monolithisme politique et la pensée unique, responsable de tous ses malheurs que les politiques, mieux les hommes politiques congolais, nos compatriotes sans patriotisme ne parviennent toujours pas à se mettre d’accord sur ce que devrait être le cadre juridique de la troisième République.

Cette situation a pour conséquence qu’outre le trente-deux ans du mobutisme, il y a eu huit ans, en plus, où le pays a sombré dans la passivité, l’immobilisme, l’opportunisme politique et que les masses populaires, broyant du noir et sans espérance, sont laissées sur le bord de la route. Il est tout de même temps que cette situation change. Cela suffit, notre peuple n’en supporterait plus davantage.      

 Ainsi, compte tenu de notre vision politique et eu égard à notre projet de société et bien que n’étant pas d’accord sur plusieurs points retenus dans cette constitution, mais l’option fondamentale étant de rapprocher les gouvernants des gouvernés et vu le fait d’avoir donné à notre peuple l’occasion d’être démocratiquement représenté dans les futures institutions démocratiques; tenant compte du principe que toute constitution, en tant qu’œuvre humaine, étant  faillible et susceptible d’être améliorée, c’est-à-dire d’être amendée selon les impératifs historiques.

 Enfin, tenant compte de l’impérieuse nécessité historique de couper le cordon de l’attentisme et son corollaire de l’immobilisme politique et de donner l’occasion  à notre peuple de faire un pas historique et un petit bond en avant, lourd de sens et de grande portée, car il s’agit de sortir de la transition et d’entrer dans une nouvelle ère politique et dans un nouveau cadre juridique perfectible et de la démocratie apaisée, le Parti Socialiste Congolais, conscient des responsabilités qui sont les siennes devant l’Histoire, appelle notre peuple, dans son ensemble,  à se prononcer en faveur de cette constitution et à dire OUI.

 Cependant, la nuance est de taille, pour le PSC, le fait de dire Oui à la constitution devant régir la troisième République n’est pas synonyme de donner un blanc-seing aux politiques d’oublier leur engagement solennel de considérer cette constitution comme la sacro-sainte Loi Fondamentale régissant l’organisation de l’Etat et, par là même, ses rapports avec les autres lois, qui sont sa raison d’être.

 Ainsi, en toutes circonstances, les futurs dirigeants politiques devraient scrupuleusement s’engager à respecter et, aux côtés du peuple et pour le peuple – détenteur légitime du pouvoir – le PSC sera aux premières loges et veillera à ce que la volonté populaire soit respectée et que cette loi fondamentale, socle de la République, une fois votée ne puisse pas devenir une loque, un chiffon qui pourrait être allégrement piétinée. Il est temps que notre peuple refuse l’inacceptable et agisse concrètement pour que notre pays entre dans la modernité et dans le giron des Etats démocratiques.

 Ainsi, le PSC appelle une fois de plus nos concitoyens, au premier  desquels les ouvriers, les employés et les sans emploi de se déplaçaient et de voter oui  à l’avenir et à refuser l’immobilisme qui a élu domicile dans notre pays. Actuellement, notre pays n’a pas besoin d’affrontements stériles, de divisions inutiles et de luttes fratricides. Cela, notre peuple l’a connu dans  sa chair et a conduit à l’anéantissement total du pays dans tous les domaines. 

 Au contraire, en ce moment, le PSC invite notre peuple de faire preuve de lucidité et de responsabilité de manière qu’il puisse faire un pas de plus vers un avenir. En effet, au-delà  de nos sensibilités politiques, ce qui est important c’est l’avenir de notre Nation vers un horizon démocratique qui devra se construire en marchant. 

 Après les dures épreuves et toutes les années noires traversées, depuis l’accession de notre pays à la souveraineté internationale, par nos concitoyens, et vu l’égarement et la stagnation et ce, à cause de la mauvaise gestion, de la pensée unique et des politiques socio-économiques désastreuses, le PSC pense que l’heure est arrivé qu’ensemble, nous puissions dire non à l’immobilisme et OUI à l’avenir et par conséquent, le PSC dit OUI au Projet de la Constitution devant régir la Troisième République.  

Fait à Kinshasa, le 10 décembre 2005.

POUR LE PARTI SOCIALISTE CONGOLAIS

 Michel KINUA MBULUKU
Secrétaire général

Albert KABONGO
Secrétaire général adjoint

Jerry Izouelle
Secétaire nationale chargé de l'économie et finance