Combat pour une nouvelle RDC

 

Allocution de Monsieur Kinua Mbuluku ,A l’occasion de la conférence de présentation.

 

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,Chers compatriotes congolais,

Pour tout Congolais concerné par l’avenir de notre pays, une question fondamentale se pose aujourd’hui, à savoir, « que désirons-nous pour notre pays », ou plus précisément, « quel type de société voulons-nous, pouvons nous construire sur les ruines de ce qui nous reste de notre patrie » ?

C’est à cette même question que souhaite répondre, aujourd’hui dans cette forme, demain dans les formes qu’imposera l’histoire, le Parti Socialiste Congolais que j’ai l’honneur de présider et qui vous a invités à cette conférence débat.

Le parti socialiste congolais, est un partie de droit congolais régie par l'agrément ministériel N° 160/04 Juillet 2005, est née autour de questions concrètes que ses initiateurs, déjà militants d’autres associations  et partie politique congolais se sont posées face à l’urgence humaine, sociale, économique, culturelle et politique qui harcèle en permanence notre pays, on est frappé par l’impression d’impuissance qui semble avoir frappé tout le monde et qui parait tout progrès humain en quelque domaine que ce soit.

Depuis l’indépendance, notre histoire semble avoir été faite par des régressions humaines successives dont le paroxysme atteint aujourd’hui semble nous avoir plongés dans un processus de disparition irréversible. Devant la misère innommable qui le frappe, le peuple du Congo semble incapable de réaction profonde, soutenue, durable et efficace, susceptible de le propulser vers des lendemains plus clairs.

Le congolais serait-il frappé de quelque tare congénitale qui l’empêcherait de réagir face à se déchéance ?

La réponse à cette question est, bien entendu, négative. Au vu du trésor d’imagination qui lui permet de survivre dans le « vide organisationnel » qui traverse notre pays depuis bien des années, on ne peut chercher l’explication à la déchéance généralisée actuelle que dans le chef de ceux qui devaient lui servir de « moniteurs ». Voici bien des années que l’on se pose la question de savoir s’il y a un pilote dans l’avion Congo.

Des écoles à l’abandon, des hôpitaux transformés en mouroirs, des routes inexistantes ou transformées en ravins infranchissables là où elles existaient il y a quelques années, des dirigeants sans charisme ni prise sur la population, un peuple désorienter survivant au jour le jour par des tours de passe-passe digne des plus grands numéros de magie, sans parles des richesses dites nationales (minerais notamment) dont nul ne semble réellement maîtriser les procédures d’une exploitation profitable pour la nation, des fortunes surgies de nulle part qui côtoient la misère la plus noire…, tout cela fait penser à un champs de ruines abandonné plutôt qu’à un état (même en guerre) réellement dirigé.

Devant ce tableau, les « Socialistes congolais » proposent de reprendre la question dans ses fondements et de partir sur le socle de ceux qui fondera toujours l’âme du congolais d’aujourd’hui comme d’hier ou demain. Ce socle c’est le sens du partage, nous le savons, met en avant l’existence du collectif au-dessus de tout, c’est un collectivisme que l’on retrouve dans les « UJAMA » de NYERERE ou le socialisme africain de SENGHOR.

Mais pour nous, il s’agit non seulement de reprendre une idéologie même à connotation négro-africaine pour en extraire quelques substrats actifs, mais en écho de construire, à partir de là, un véritable système de pensée ordonné à l’action dans le contexte précis de la République Démocratique de Congo d’aujourd’hui. D’où l’ambition que nous affichons de construire un socialisme congolais, un socialisme à la congolaise, inspiré par les réalités du Congo à partir desquelles nous voulons scruter les voies de solution, les voies d’un progrès social.

Notre parti se présente ainsi à vous comme un « forum » d’idées favorisant des passerelles efficaces entre l’ambition et l’action. Elle s’adresse à vous tous ; Médecins, professeurs, ingénieurs, informaticiens, étudiants, peintres, maçons, cuisiniers, commerçants, juges, avocats, cordonniers, cantonniers, ministres, députés, gouverneur, chercheurs, etc.…, porteurs des projets de tout genre et désireux de voir se réaliser ces projets dans un contexte politique nouveau et sain.

Cet appel que nous lançons dès à présent à tous ceux qui aspirent à un changement en profondeur dans les pratiques de la gestion de la vie publique chez nous, ne doit en aucuns cas être assimilé à une prétention à tous résoudre. Notre ambition est simplement de donner une vraie chance à la diversité, en décortiquant « ce qui marche » encore et de stimuler l’émergence de nombreuses actions nouvelles en République Démocratique de Congo. Notre parti n’est pas un faiseur de miracles. Elle se veut plus modestement une inspiration et un soutien pour tous ceux qui souhaitent participer réellement et efficacement au vaste chantier de la reconstruction de notre pays, en acceptant les exigences d’une réconciliation indispensable parfois entre certains frangins du peuple congolais, en souscrivant au droit pour tout congolais à des conditions d’existence réellement humaines qui donneront véritablement à chaque fils et filles du Congo le sentiment d’être traité à égalité des chances.

Le Parti Socialiste Congolais » est un parti citoyen qui se propose d’explorer les conditions susceptible de faire émerger la République Démocratique du Congo, notamment grâce aux nouvelles technologies capables de libérer la vitalité, l’énergie, la créativité qui s’exprime de manières disparate et désordonné dans la multitude d’initiatives prises partout dans les régions de notre pays.

Elle voudrait ainsi apporter une pierre significative à l’édification d’une société universelle juste et solidaire dans lesquelles tous les peuples auront le droit et la possibilité de vivre le plus « humainement » ; une société moins hypocrite où il ne sera plus accepté d’attendre d’un peuple comme celui du Congo Kinshasa aujourd’hui de nourrir des espoirs vers une hypothétique liberté, vers une démocratie en faux leurre, alors que rien ou presque n’est fait pour lui offrir des vraies conditions d’accession à une vie démocratique et de liberté.

Car, il est difficile à un homme, à un peuple, de tenir la bêche d’une main pour cultiver la terre, et de l’autre le fusil pour faire la guerre.

Il difficile à un homme, à un  peuple, d’apprendre aux jeunes la DEMOCRATIE, la PAIX, et la COMPREHENSION, entre les peuples, lorsque cette même paix doit se négocier sur le champ de bataille.

Il est difficile à un homme, à un peuple de construire son pays et de maintenir

Le rythme de son développement économique, culturel, social et spirituel, pendant que celui-ci est menacé brutalement dans ses fondements identitaires et dans la sauvegarde de l’intégrité de son territoire national.

Tout comme il est inacceptable que notre peuple continue à souffrir pour servir des intérêts qui lui sont étrangères.

L’heure est venue de penser à la reconstruction de la République Démocratique du Congo sur des bases rationnelles qui ne soient ni tribalistes, ni clanistes, simplement axées sur les besoins objectifs de chaque congolais. Il nous faut reconstruire une patrie humaine et humanistes où la valeur collective de la dignité humaine est une mesure posée et indispensable.

Où le cœur et l’esprit se conjuguent pour permettre à chaque citoyen de vivre humainement sa vie : La réunification du peuple congolais doit être totale. Je parle du cœur, je parle de l’esprit, je parle de la justice, je parle de l’énergie des hommes et des femmes, je parle de la liberté, je parle des valeurs humaines, je parle de la solidarité.

 

Une solidarité largement ouverte par ailleurs sur les autres nations. Car le projet des « Socialistes congolais », autour duquel nous appelons nos compatriotes de se rassembler, est un projet universel où les hommes doivent vivre ensemble sans distinctions des RACES, des religions, ou de conceptions philosophiques. Notre projet est simplement un projet humaniste dans un  monde où trop souvent la valeur humaine s’écrase sous les jougs de l’argent roi. Non pas que l’on abhorre l’argent. Simplement, selon le bon sens commun l’argent étant bon serviteur mais mauvais maître, nous voudrions que l’argent soit au service du développement et non le contraire.

Alors seulement nous pourrions enfin nous atteler au développement après lequel nous courrons depuis plus de quarante ans sans plus de succès que Sisyphe tentant de monter son bloc de pierre. Ces valeurs sont celles d’une société que nous pouvons construire ensemble en République Démocratique du Congo ; une République fière de sa pluralité et forte de nos refus de faire prévaloir la seule logique du profit.

Et dans cette œuvre titanesque, nous pensons que notre pays dispose d’arguments importants à faire valoir : la force de sa jeunesse, la créativité de ses citoyens, la qualité de formation de bon nombre de ses cadres, son potentiel énergétique et, bien entendu, le gros potentiel de son sol et son sous-sol. Réunis harmonieusement et méthodiquement, ces paramètres contribueront à lancer un grand élan national pour l’emploi et donc forcément pour la paix, la liberté, la démocratie, notions qui se conditionnent mutuellement pour exister.

Sa force est aussi celle de ces femmes, de ces hommes aspirant légitimement à un mieux-naître dans chaque commune, ville, village, province, attendant que leur pays aille enfin à leur rencontre. Déterminer à contribuer à l’émergence d’une « RESPUBLICA »(un chose publique, qui est à tous) où ce rêve d’aujourd’hui peut prendre corps, les Socialistes congolais s’engagent dans une action incontournable pour notre pays selon les simples bon sens. Elle est prête à s’y atteler avec ténacité, audace et force de conviction.

Elle compte pour y parvenir sur les Congolais de la diaspora comme ceux de l’intérieur, organisés ou non dans des structures associatives communément appelées chez nous les « ONG ». mais elle compte aussi sur toutes les bonnes volontés, sur toutes les consciences d’aujourd’hui éveillées à travers le monde qui refuse de voir crever les ¾ de l’humanité alors qu’une infime minorité de celle-ci accapare l’essentiel des richesses de la terre.

Car, dans un monde « globalisé », notre avenir dépend aussi des puissances étrangères qui voudront bien nous tendre la main au nom de la solidarité internationale des peuples. A ce titre, et parlant en France, je ne peux que me réjouir des dernières prises de positions du Premier Ministre français, Monsieur Lionel Jospin, qui se range clairement aujourd’hui parmi les quelques dirigeants occidentaux qui, mobilisés autour de notre cause, œuvrent concrètement à garantir le développement économique et humain de nos régions africaines dans un climat apaisé.

Votre acceptation de notre invitation est pour nous déjà un signe encourageant vers la réalisation de ce rassemblement des forces du progrès que nous espérons opérer rapidement, sûrement et bien. Je peux, d’ores et déjà, à travers votre présence, rendre hommage à ceux qui, jour après jour, jour et nuit, contre vents et marées, sont les véritables artisans de la paix, de la démocratie, du progrès de toutes valeurs qu’il nous faut faire abonder et consolider chez nous car c’est leur travail qui permet au peuple de vivre réellement et de contribuer demain à l’émergence du Congo de nos rêves.

C’est ici le lieu de nous remémorer tous ceux des nôtres qui ont payé et payent encore de leur vie l’amour de leur patrie ou le mépris de certains de nos compatriotes soutenus par des puissances extérieures à notre pays et sans aucun intérêt pour le peuple du Congo.

Les dirigeants socialistes sont bien conscients de l’enjeu que représente l’œuvre qu’ils ont mis en route. Ils sont bien conscients de la fragilité de tout œuvre de cette envergure qui commence dans un contexte aussi touffu que celui de notre pays en cette période d’incertitude encore plus grand mais ils ont aussi confiance au génie créateur des fils et fille de la République démocratique du Congo.

Ils savent que bien exploité, ce génie est capable de déplacer des montagnes, des montagnes qui accoucheront non pas de souris, main d’un nouvel ordre politique où la compétence remplacera le népotisme, où les dirigeants auront à rendre compte de leurs actes devant le peuple souverain où la réflexion mûrira les grands projets pour leur donner le maximum de chance de réalisation où l’ouverture à l’international sera non pas un piège qui fragilise et annihile les capacités d’agir des dirigeants nationaux mais bien une source d’apports supplémentaires dans la recherche des moyens d’action des dirigeants en faveur et au profit de leur peuple.

C’est ainsi qu’ils se sont dotés d’une organisation solide, régie par des textes statutaires connus de tous et auxquels chacun et tous acceptent de souscrire et de se soumettre. C’est pour cela qu’ils osent aujourd’hui vous présenter ce projet ouvert à tous en espérant que vous viendrez les y rejoindre en toute connaissance de cause car comme dit un proverbe de chez nous. « Un seul doigt ne peut pas jouer du tam-tam, mais les deux mains sur le tam-tam peuvent faire danser petits et vieux, hommes et femmes…alors venez nous rejoindre et essayons de battre ensemble le tam-tam du développement solidaire et du progrès humain pour chaque Congolais.

Je vous remercie.